Actualités

Fête de la Gastronomie : Rencontre avec Sophie Mise Le Bouleise, Commissaire générale

Sophie Mise Le BouleiseLa Fête de la Gastronomie soufflera cette année sa cinquième bougie, les 25, 26 et 27 septembre prochains. Projet gouvernemental ambitieux, son bon déroulement nécessite un travail de fond et de préparation que coordonne la Commissaire générale Sophie Mise Le Bouleise. Rencontre avec la chef d’orchestre de ce projet qui porte la gastronomie de qualité sur le devant de la scène.

La Fête de la Gastronomie a été créé en 2011 et rencontre de plus en plus de succès chaque année. Pouvez-vous nous en dire plus sur ses ambitions et ses objectifs ?
La Fête de la Gastronomie est avant tout un projet populaire et convivial, qui s’adresse à tous les français. Elle porte des valeurs de partage, d’échange et de découverte !
Nous voulons rendre la gastronomie accessible à tous, des enfants aux personnes âgés sans oublier les plus démunis, valoriser l’excellence des savoir-faire français et ouvrir des opportunités nouvelles tant aux professionnels de la gastronomie qu’aux amateurs. Mettre aussi en lumière la richesse, la qualité des produits qui composent notre gastronomie et valoriser les professionnels du secteur en honorant la qualité de leur travail et leur investissement, mais aussi créer une véritable offre touristique gastronomique pour le pays.
Pour cette cinquième édition, nous avons toujours cette même volonté de valoriser l’excellence des savoir-faire français, mettre en lumière les produits qui composent notre gastronomie et vivre trois jours de festivités placées sous le signe de l’échange. Cette année, nous avons une pluralité d’évènements qui me laisse penser que les trois jours de la Fête seront riches et intenses !

« La gastronomie est fondamentale dans notre culture »

 La gastronomie fait aujourd’hui partie de notre patrimoine, quelle image de la France voulez-vous transmettre à travers ce projet ? Et est-ce un projet international ?
La gastronomie est fondamentale dans notre culture. Elle est présente sur tous les territoires, et offre une multitude de métiers passionnants, en plus d’être un moteur économique majeur de notre pays ! La valoriser est fondamental, la préserver l’est plus encore, en permettant à tous ses acteurs de s’exprimer et de partager leur passion. La Fête diffuse l’image d’une France vivante. Notre histoire gastronomique est essentielle pour expliquer l’univers culinaire d’aujourd’hui. Trop longtemps, le pays est resté dans une sorte de clivage entre les producteurs d’un côté et les chefs de l’autre, ce qui ne l’a pas empêché de devenir le pays des expériences, de la vitalité et de la créativité ! La gastronomie française est très attachée à la qualité des produits, et à la formation de ses équipes…Cela doit rester sa force pour faire face à de nombreux concurrents talentueux. Il ne faut pas se laisser distancer. C’est pour cela que la fête est aussi présente sur la scène internationale ! L’année passée, nous avons compté 232 évènements à l’étranger : en Afrique du Sud, en Arménie, au Brésil, aux Etats-Unis, aux Iles Fidji, au Liban…

Apres 3 parrains, en 2015, vous avez choisi une marraine pour la Fête de la Gastronomie. Il semble plus difficile de devenir une femme chef étoilée. Y a-t-il des obstacles à devenir une grande femme chef ?
Je pense que la gastronomie n’a pas de genre, elle est fondamentalement plurielle. Devenir un grand chef est difficile, que cela soit pour un homme ou une femme. Cependant, il est vrai que les grandes femmes chef sont globalement moins médiatisées, alors qu’il y en a beaucoup, toutes aussi talentueuses les unes que les autres. Je pense que les « obstacles » sont intrinsèquement liés à notre histoire gastronomique : par le passé, le métier de chef était exclusivement masculin ! Il est temps d’avancer et de valoriser le changement et la diversité : les femmes ont leur place dans le monde gastronomique, elles doivent la prendre. Je pense que nous sommes sur la bonne voie, même s’il y a encore du chemin à parcourir. Choisir Anne-Sophie Pic est évidemment symbolique, c’est l’ambassadrice gastronomique de notre pays, elle incarne l’excellence de notre cuisine avec passion et délicatesse. Cette année, notre livret de recette est composé exclusivement de femmes chefs. C’est un moyen de leur rendre hommage et de valoriser leur travail.

NB : Les « recettes de Chefs » sont disponibles sur le site internet de la Fête de la Gastronomie Fête de la Gastronomie.

 Pouvez-vous nous dévoiler les nouveautés de la prochaine édition les 25, 26, 27 sept ?
Cette année nous sommes en étroite collaboration avec la Mairie de Paris concernant différents évènements dans la capitale.
J’ai aussi décidé, sur demande de la secrétaire d’Etat, d’intégrer l’axe touristique, car il est essentiel et partie prenante de la gastronomie. C’est un important vecteur de flux touristiques : elle contribue au rayonnement international et à l’attractivité de la France à l’étranger. Je souhaite pouvoir créer une véritable offre touristique pour notre pays.

A titre personnel, que représente la gastronomie pour vous ?
La gastronomie, c’est faire la cuisine, rencontrer des producteurs, trouver des bons produits…Et le bio aussi est important !
Petite fille d’agriculteur, j’aimais traire les vaches avec ma grand-mère. Ma mère était une cuisinière hors pair, elle exerça d’ailleurs comme professionnelle pendant cinq années. Mon apprentissage culinaire a débuté par de l’observation au moment de la préparation du dîner, le sujet de la gastronomie est une obsession depuis des années !

Apporter bonheur et fierté aux français

Quelle serait votre souhait pour l’avenir de la Fête de la Gastronomie ?
Devenir, à terme, la « Fête de la musique » de la gastronomie ! Qu’elle apporte bonheur et fierté aux français et qu’elle soit connue dans le monde entier. Il y a encore du travail…

Parlons pour finir de cuisine. Quels est votre plat préféré ? Auriez-vous une recette à nous livrer ?
Je dirais le homard grillé et flambé, avec une sauce au beurre à l’estragon. Je mangeais ce plat à Noël quand j’étais petite, et le homard reste pour moi synonyme d’un moment familial, de mes origines. C’est un met couteux, qui est à la fois sentimental et profondément inscrit dans mes tripes. Encore aujourd’hui, il est pour moi un met précieux et exceptionnel. Je vous livre ici ma recette familiale :
L’idéal est d’avoir un opinel géant (j’en ai un, il est magnifique). Couper le homard vivant en deux (si possible pas soi-même, moi, j’en suis incapable). Recouvrir au pinceau le homard d’un mélange d’huile d’olive et de piment d’Espelette. Faire griller le temps nécessaire selon la taille de l’animal : l’odeur est caractéristique (et magnifique !).
Pendant ce temps, faire fondre du très bon beurre (salé, évidemment !). Couper finement des feuilles d’estragon afin d’imprégner la sauce.
Faire chauffer ½ verre d’eau de vie de pomme, ou à défaut, du whisky. Flamber dès que le homard est cuit. Récupérer le jus de cuisson, et le mélanger avec le beurre et l’estragon.
Servir, et prendre le temps nécessaire… pour qu’il ne reste plus rien !